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Antonio Gambini (Réseau pour la Justice Fiscale) : « La Belgique est un paradis fiscal »

Le Réseau pour la Justice Fiscale (RFJ) avance en ce mois de juin un chiffre étonnant. La Belgique pourrait récupérer 20 milliards d’euros de la lutte contre la fraude fiscale dans notre pays. Michel Claise (juge d’instruction spécialisé dans la fraude fiscale) parlait d’un chiffre de 24 milliards d’euros d’évasion fiscale sur le plateau de RTL en novembre dernier.  Néanmoins, pour arriver à de tels résultats il faudrait, encore selon lui, multiplier par 100 les moyens actuels. Il rajoute dans cette interview que « La cellule de traitement des informations financières (CTIF) qui communique les soupçons de blanchiment d’argent au parquet de Bruxelles, constate que 90 % des dossiers ne sont pas examinés ». Ce problème endémique n’est pas nouveau et les solutions déjà envisagées ne portent toujours par leurs fruits toujours selon Michel Claise ( citons la taxe caïman par exemple). Nous ne pouvons qu’encourager ces organisations à sensibiliser les citoyen.ne.s à cette problématique dont l’issue pourrait revitaliser nombreux services publics dont celui de la justice.

Le langage juridique clair

L’ASM a été pionnière dans la promotion de l’utilisation, par les acteurs du monde judiciaire, d’un langage juridique accessible à tous. Les ouvrages « Dire le droit et être compris », dont les premières éditions remontent à plus de 15 ans, font référence en la matière. L’ASM se réjouit que le CSJ se soit emparé de cette problématique, au travers de son projet « Epices » et en fasse une priorité. Le CSJ a raison de souligner que la problématique dépasse celle des écrits judiciaires (jugements, arrêts,.. ) mais touche également les textes de lois. L’ASM soutient les recommandées émises par le CSJ.

Conserver les congés pénitentiaires est indispensable

Les tragiques événements de Liège ont relancé le débat sur les congés pénitentiaires et la politique de réinsertion des détenus. Une carte blanche d’Avocats.be rappelle l’importance capitale de ce type de mesures pour assurer un reclassement effectif et réduire la récidive.​ Elle souligne également la nécessité de repenser la politique pénitentiaire.

Justice de paix : moins de juges, moins de greffiers, moins de moyens… mais plus de travail

Justice de proximité, proche du/de la citoyen.ne et constamment mise sous pression, la justice de paix a de plus en plus de mal à fonctionner correctement. Pourtant, avec plus de 400 000 dossiers par an, elle est en première ligne sur le terrain. Comme le souligne Jean-Paul Goffinon, juge de paix suppléant au canton de Ciney, il est le premier à ressentir les effets d’une paupérisation de la population. Nous devons absolument concilier les objectifs d’une justice « rapide et efficace » (dixit le ministre) à l’ambition d’une justice humaine, qui prend le temps d’écouter et d’expliquer. Surtout que les deux objectifs ne sont pas en soi incompatibles mais, cela doit passer par une augmentation du personnel (remplir les cadres serait un bon début) et un refinancement à la hauteur de la mission du service public de la Justice.

Une bouffée d’oxygène pour la magistrature ?

Le 30 avril 2018, le Moniteur belge annonçait le nombre de places vacantes de stagiaires judiciaires pour l’année 2018-2019 : 15 néerlandophones et 31 francophones. Le CSJ évoque, dans son communiqué de presse, la difficulté pour le sud du pays à remplir ces places vacantes : « Sur 175 places de magistrats francophones déclarées vacantes en 2017, seules 89 ont pu être pourvues, aucune personne ne s’étant portée candidate pour 86 places. Le manque d’attrait touche principalement la fonction de substitut du procureur du Roi. » L’ASM se réjouit de l’augmentation du nombre de places de stage. Néanmoins, pour compléter le communiqué du CSJ, nous ne pouvons pas faire peser la responsabilité du manque d’attractivité de la fonction sur l’image négative qu’en renvoient les magistrat.e.s. Nous pensons, au contraire, que ce désintéressement pour notre fonction doit être imputé à la charge et aux conditions de travail, ainsi qu’au manque de considération du pouvoir exécutif envers le judiciaire. De plus, les nouvelles règles concernant les pensions ont pour conséquence que les avocats en milieu ou en fin de carrière postulent beaucoup moins qu’avant. La magistrature a beaucoup à perdre de se priver d’avocats expérimentés, qui avaient recours à la « 3ème voie » (examen oral uniquement).

Bruxelles aura son tribunal commercial anglophone

L’affaire de la BIBC (Brussels International Business Court) a été approuvée en deuxième lecture par le gouvernement fédéral. Pendant que des projets de loi prévoient de supprimer 25 justices de paix et 67 lieux d’audience, sur les 187 cantons existants, l’offre de justice est considérablement entamée. Dans le même temps l’annonce est faite de la création d’une Brussels International Business Court, soit une juridiction réservée aux contentieux de la finance et des affaires internationales. Le Ministre de la Justice prétend que cette Cour sera auto-financée, mais rien n’est détaillé quant à son financement. En tous les cas, elle fera appel à des magistrats de Cour d’appel alors que, à Bruxelles notamment, la Cour est à ce point surchargée que les affaires sont fixées à trois ou quatre ans.

Lire l’article sur le site du Soir

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Une action symbolique devant le palais de justice de Bruxelles

L’ASM était présente à cette action symbolique devant le Palais de justice. Celle-ci a été organisée par un collectif d’étudiant.e.s. Elle avait pour but de dénoncer ce que notre association défend depuis longtemps : le sous-financement chronique de la justice et ses conséquences pour le justiciable. Continuons à nous mobiliser avec la société civile pour diffuser au maximum ce que devrait être une justice dans une société démocratique : un service public au service des citoyen.ne.s.

Impayable justice démocratique ?

L’édito de la Revue Nouvelle de ce mois d’avril 2018 est particulièrement percutant.
Il illustre une tendance lourde qui existe en Belgique depuis plusieurs décennies. Cette tendance s’articule autour de deux axes.
Le premier touche au phénomène de rentabilisation maximale des moyens de la justice. Cette optimisation à outrance a plusieurs effets négatifs sur le fonctionnement de l’ordre judiciaire. Les garanties qui fondaient la légitimité de celui-ci sont actuellement vues comme des obstacles à une bonne « fluidité » des dossiers.
Le deuxième axe est la conséquence du premier. La réduction du rôle et des ambitions globales du pouvoir judiciaire (pacificateur social et contre-pouvoir garant de la démocratie) continue de s’accentuer.
Il est important que nous soyons tous et toutes sensibilisé·e.s·aux valeurs et objectifs qui sous-tendent l’œuvre de justice.
La justice ne peut se satisfaire de simples promesses démocratiques, d’un récit qui ne coïnciderait pas avec le réel.

France : la justice numérique remplacera-t-elle le juge ?

(FRANCE) – Depuis plusieurs semaines, l’actualité judiciaire française et belge fait parler d’elle. En effet, ces pays, comme d’autres dans le reste du monde, tentent de trouver des solutions aux « problèmes » de la Justice : sous-financement, arriéré judiciaire grandissant, manque d’effectif, etc. Pour pallier à ces contraintes résultant d’une austérité « sacro-sainte nécessaire », les différents exécutifs ne trouvent d’autres solutions que de réformer. Pour citer les propos du Ministre de la Justice belge : « Des réformes fondamentales sont nécessaires pour moderniser la Justice de manière durable et garantir, avec moins de moyens, une justice de qualité, efficiente et accessible. » (Exposé d’orientation politique de 2014). Dès lors, que ce soit en France ou en Belgique, l’idée d’une justice numérique, « dématérialisée », fait son chemin. Une des possibilités étant de dire, qu’en dessous d’un certain montant, le litige soit réglé par quelqu’un d’autre que le juge : les moyens alternatifs de règlements des conflits, les algorithmes, etc. Cela pose deux problèmes évidents : Premièrement, sous couvert de rendre la justice plus « efficiente et accessible » nous négocions l’accès au juge à un montant déterminé. Autrement dit, nous renforçons l’idée d’une justice à deux vitesses, d’une justice pour les nantis et pour les autres, où le seul intérêt économique sera pris en compte. Deuxièmement, la garantie d’indépendance du juge. Cette garantie essentielle « qui est donnée au citoyen que, lorsqu’il est livré à un juge, permet que seules pèseront sur sa décision, les contraintes du droit applicable et celles des éléments matériels du dossier » n’est plus certaines dans les autres moyens précités. Ainsi, pour illustrer notre propos, sans nier l’importance et le rôle des alternatives au procès, gardons à l’esprit que certains rapports de force réapparaissent si les deux partenaires ne sont pas à armes égales d’un point de vue financier (assureur et assuré, conjoint qui travaille et conjointe au foyer, employeur et employé, etc.) Pour conclure, nous paraphraserons Frédéric Sicard auteur de l’article : « l’État ne peut déléguer cette mission de service public sans avoir la conscience et la volonté d’abandonner le symbole même de la démocratie, une justice rendue par des juges indépendants, impartiaux et formés spécifiquement pour cette fonction. ».

France : le billet de Nicole Ferroni : « Bienvenue dans la Justice du futur »

Etat de la Justice en France.
Mieux vaut en rire qu’en pleurer, peuchère !
Chronique de ce mercredi 11 avril de Nicole Ferroni sur France Inter dans le 7/9.

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