Plusieurs ouvrages ont été publiés par l’ASM. Il s’agit généralement des actes de colloques organisés par l’association ou d’ouvrages publiés en collaboration avec certains de ses membres. Vous trouverez ci-dessous les références des livres les plus récents. Certains sont épuisés et ne sont plus commercialisés mais vous pourrez peut-être les trouver chez des bouquinistes.
2025
L’extension du domaine de l’IA aux institutions publiques est généralement présentée comme ineluctable car liée au fameux « sens de l’histoire ». Le discours managérial qui la promeut évite ainsi le risqué de l’analyse de la « nature », du fonctionnement et des vices des algorithmes mais néglige également l’examen scrupuleux des modes ou processus décisionnels spécifiques aux institutions qui sont visées par son « implémentation ». Comment penser alors l’alliance projetée entre l’IA et la justice, au-delà des éléments de langage et au-delà du seul objectif de performance ? Comment apercevoir avec la netteté requise les menaces anthropologiques que les « aides à la décision » et autres « outils prédictifs » font peser sur l’indépendance, l’impartialité et l’humanisme de la justice mais également sur le libre arbitre des magistrats, voire sur leur capacités cognitives et expressives et en définitive sur l’État de droit ?
C’est l’objet de cette étude qui, pour maintenir à distance respectable les discrédits de technophobie et d’anti-modernité, adopte la méthode de l’enquête critique. Ainsi, elle rappelle d’abord les traits caractéristiques et fondamentaux du processus décisionnel judiciaire, en ce compris son rôle et sa place dans le champ institutionnel et son inscription dans l’histoire du XXe siècle, pour les confronter ensuite aux propriétés et à la mécanique des différentes IA, « classiques » ou génératives, qu’elles soient en vigueur dans les services publics de certains États, parfois d’ailleurs déjà partie intégrante du procès, ou qu’elles soient en passe de l’être.
Le diagnostic qui se déduit de cette enquête est sans équivoque : les résultats générés par les algorithmes sont radicalement incompatibles avec l’office du juge et les standards du procès équitable.
Ils en compromettent la vérité, la légitimité mais aussi la liberté et la responsabilité. Nonobstant l’accompagnement « éthicien » qui est vanté par les marchés, deux vices rédhibitoires s’y conjuguent en effet définitivement : leur opacité et les biais, voire la réelle manipulation dont ils sont généralement à la fois l’objet et l’instrument. Exclusivement fondée sur une lecture numérique et donc chiffrée et statistique du monde et de l’humain, radicalement émancipée du sensible et en définitive du vivant, l’IA est tout aussi amorale qu’inscrutable. Son amoralité autorise en conséquence, « par construction » et à l’insu de ses utilisateurs et destinataires, la violation du Droit, de la morale et de toutes les promesses démocratiques. Pire, à la faveur du New Management public, elle vicie l’action des services publics en institutionnalisant la catégorisation des citoyens et leur discrimination.
L’ambition de cette enquête est donc d’éclairer les juristes et les différents acteurs de justice sur les incompatibilités et le nihilisme caractérisé qui marquent la relation envisagée entre l’IA et le procès, étant précisé que la grille d’analyse proposée par l’autrice peut être élargie et « servir » à chaque institution publique dont le processus décisionnel serait susceptible de se voir assister, voire remplacer et donc dénaturer par une IA.
Auteur : Manuela Cadelli : Juge au tribunal de première instance de Namur depuis 1999 et collaboratrice scientifique au CRIDS/NADI de la Faculté de droit de l’UNamur
Pour commander le livre : https://www.larcier-intersentia.com/fr/justice-ia-part-d-impense-9782807951013.html
2024
À quelques mois des élections fédérales et régionales de 2024, le Centre interdisciplinaire de recherches en droit constitutionnel et administratif (CIRC) de l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles et l’Association syndicale des magistrats ont organisé une journée de réflexion sur le thème de la défédéralisation de la justice.
Ce sujet est délicat, parce que “politique”, d’une actualité brûlante tout en étant assez flou, l’envergure et la nature des réformes – éventuellement – envisagées ne faisant, à ce stade, pas l’objet d’un débat public.
Convaincus qu’il est primordial de penser, en amont des négociations postélectorales, les conséquences d’un “détricotage” potentiel de la compétence régalienne par excellence qu’est la justice, les auteurs – issus du monde académique et judiciaire (avocats et magistrats) – exposent les enjeux, les avantages et les risques de différents modèles de défédéralisation de la justice.
Dans les différentes contributions qui constituent les actes du colloque, ils imaginent, au travers de leur expertise et de leur sensibilité, à quoi pourrait et devrait ressembler une justice défédéralisée, les lignes rouges à ne pas franchir, les éventuelles plus-values de certaines redistributions des compétences et les dangers de certaines autres…
Ce livre s’adresse à un large public : professionnels du droit, représentants du monde politique, étudiants et membres du corps académique, citoyens… La justice belge de demain nous concerne toutes et tous.
2022
2018
2017
2016
2015
2013
2009



![[DEFEDERA] « Dessine-moi une justice défédéralisée » _ enjeux et perspectives d'une réforme de la justice belge](https://www-static.asm-be.be/wp-content/uploads/2024/03/DEFEDERA-Dessine-moi-une-justice-defederalisee-_-enjeux-et-perspectives-dune-reforme-de-la-justice-belge-213x300.jpg?media=1762507813)









