27 grands noms du barreau s’adressent à Jan Jambon : « Sauvons l’Etat de droit ! »
« L’on ne transige pas avec les fondements de l’Etat de droit »
27 grands noms du barreau s’adressent à Jan Jambon : « Sauvons l’Etat de droit ! »
« L’on ne transige pas avec les fondements de l’Etat de droit »
27 grands noms du barreau s’adressent à Jan Jambon : « Sauvons l’Etat de droit ! »
Le 12 février 2018, Manuela Cadelli est interrogée par Pierre-Yves Meugens sur la Première à propos des commentaires du ministre Jan Jambon sur la plaidoirie de Me Mary dans l’affaire Abdeslam.
Jean de Codt, Premier Président de la Cour de cassation : « le budget de la justice est de 0,5 % du PIB ; contre 221 milliards, soit 100 fois le budget de la justice, qui ont migré dans les paradis fiscaux en 2016 ».
Il y a un mois, le SAD partageait sur son site un constat que l’ASM défend également : Le SAD avec de nombreuses autres associations, a introduit un recours devant la Cour constitutionnelle contre la réforme de l’aide juridique de deuxième ligne, entrée en vigueur le 1er septembre 2016.
En effet, la pauvreté augmente et pourtant l’accès à la justice – qui est un droit fondamental permettant de garantir tous les autres – est rendu de plus en plus difficile en raison de barrières financières injustes et injustifiées. Le nombre de documents à apporter pour pouvoir bénéficier de l’aide juridique a également fortement augmenté. Le travail « administratif » des avocats a considérablement augmenté également, sans que cela ne suive, bien entendu, au niveau de leur indemnisation.
Le 22 janvier 2018, Manuela Cadelli est interrogée par Eddy Caekelberghs sur la Première à propos du projet de visite domiciliaire dans le cadre de la recherche des étrangers en situation illégale et à propos du projet de suppression des juges d’instruction.
Bien que la situation varie en Belgique, le manque d’effectifs de certaines juridictions a un impact direct sur le/la citoyen.ne : « Quand on fait une demande de copie de dossier répressif, le personnel est en sous-effectif et ne sait pas la faire, donc on est obligé, en tant qu’avocat, de pallier cette problématique-là et de venir nous-mêmes scanner les dossiers au greffe », explique Cédric Bernes, avocat. Il rajoute d’ailleurs que ces honoraires d’avocat sont bien souvent facturés aux clients.
Le 18 janvier 2018, Manuela Cadelli participe à l’émission Débats-Première sur la RTBF consacrée à la transaction pénale.
Elle répond aux questions de Bertrand Henne.
L’ASM soutient avec force les associations et barreaux qui s’opposent à l’installation des box (« cage de verre ») en France. Dans la tribune du SAF : « En effet, même si l’on peut regretter que le tribunal ne condamne pas le principe de la comparution dans les box, il reconnait que celle-ci peut porter atteinte à la dignité et aux droits de la défense. »
Le 2 janvier 2018, un collectif de CPAS et d’associations(1) a introduit un recours devant la Cour Constitutionnelle à l’encontre du nouvel article 46/1 du Code d’Instruction Criminelle. Cet article de loi impose désormais à toutes les Institutions de sécurité sociale (CPAS, mutualités, caisses d’allocations familiales, syndicats, Fedasil, etc.), une double obligation (passive et active) de lever le secret professionnel en cas de suspicion d’infraction terroriste.
1. Tout d’abord, dans le cadre de la recherche d’infractions terroristes, le Procureur du Roi pourra requérir toutes les institutions de sécurité sociale de lui fournir « des renseignements administratifs qu’il juge nécessaires ». La proposition de loi précise que « toute personne refusant de communiquer les données sera punie d’une amende ».
2. Ensuite, les membres du personnel des institutions de sécurité sociale qui, de par leur profession, prennent connaissance d’une ou de plusieurs informations pouvant constituer des indices sérieux d’une infraction terroriste devront dorénavant en faire la déclaration, conformément à l’article 29 du Code d’instruction criminelle.
En 2017, un large panel d’acteurs(2) mais également des professionnels de terrain, certaines institutions publiques, le secteur associatif et plusieurs parlementaires minorisés s’étaient montrés réticents face à la volonté du Gouvernement d’utiliser la lutte anti-terroriste comme prétexte pour porter atteinte de façon substantielle à la clé de voûte du travail social : le secret professionnel. Malgré l’avis du Conseil d’Etat et ces multiples mobilisations, cette loi a tout de même été votée.
En effet, l’interdiction pour les personnes soumises au secret professionnel de divulguer les informations recueillies dans le cadre de leur profession est non seulement indispensable au maintien de la relation de confiance mais s’inscrit, plus largement, dans le respect de l’État de droit et la sauvegarde de nos droits et libertés fondamentales.
Lutter contre le terrorisme est certes un impératif, mais le vote d’une loi se targuant d’avoir cet objectif ne signifie pas d’office que celle-ci soit pertinente ou utile ! Le cadre juridique du secret professionnel, avant d’être modifié, permettait déjà aux professionnels de se libérer de leur devoir de se taire en cas de danger grave, réel et imminent, en cas de menace terroriste par exemple. Il est ainsi surprenant d’avoir dû changer la loi.
Toute exception à l’obligation de respecter le secret professionnel dans le but d’optimiser la circulation de l’information doit avoir du sens, être limitée, cohérente, proportionnée à son but et bien encadrée. Or, en l’occurrence, la loi en question est inutile, floue, disproportionnée et discriminatoire.
Nous, Institutions de sécurité sociale et associations de terrain, ensemble, persistons et signons : il n’est nul besoin d’une nouvelle exception au secret professionnel ! Nous refusons les amalgames que cette loi véhicule en se focalisant uniquement sur les personnes en situation de précarité et sur les professionnels en charge de leur accompagnement. Le métier de travailleur social, détenteur du secret professionnel, doit continuer à s’exercer dans la confiance, le respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux. La garantie du respect de la vie privée est essentielle. Au même titre que chaque citoyen s’adressant à un médecin ou à un avocat, les personnes en situation de précarité doivent avoir confiance dans la manière dont leurs confidences seront traitées et avoir l’assurance que leur parole ne se retournera pas contre eux.
Nous contestons donc cette modification du Code d’instruction criminelle en déposant un recours en annulation devant la Cour Constitutionnelle.
Nous dénonçons cette loi inutile et discriminatoire qui compromet la déontologie et les fondements de la relation professionnelle.
Nous affirmons notamment que cette loi est contraire à la vie privée et au droit à la sécurité sociale en ce qu’elle détourne les missions des institutions de sécurité sociale.
Nous refusons donc toute nouvelle atteinte au respect du secret professionnel des professions qui y sont tenues.
Malgré le bruit assourdissant et inefficace d’une politique ultra-sécuritaire, notre « front peu commun » veut continuer d’affirmer qu’aujourd’hui, plus que jamais, le silence a du sens.
(1) Requérants au recours : Association Syndicale des Magistrats, Ligue des droits de l’Homme, Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, CPAS de Forest, Saint-Gilles, Molenbeek-Saint-Jean, Schaerbeek, Woluwe-Saint-Lambert, Chapelle-Lez-Herlaimont, Ganshoren, Berchem-Sainte-Agathe, Auderghem, Evere, Waremme, Saint-Josse-Ten-Noode, Anderlecht (les CPAS sont soutenus par l’Union des Villes et des Communes de Bruxelles et de la Wallonie et la Fédération des CPAS Bruxellois de Brulocalis), Fédération des services sociaux, Mutualité chrétienne Bruxelles – Saint-Michel, l’Union Belge des Médiateurs Professionnels, l’Association des Psychologues Praticiens d’Orientation Psychanalytique, l’Association de défense des allocataires sociaux et l’Union et l’Union professionnelle francophone des assistants sociaux.
(2) Signataires de la carte blanche « Lever le secret professionnel ? Qui veut faire l’ange … » du 21 avril 2017, publiée dans la Libre Belgique.
La Ligue des droits de l’Homme et l’Association Syndicale des Magistrats se réjouissent de l’arrêt de la Cour constitutionnelle rendu ce jour à l’encontre de la loi du 5 février 2016, dite Pot-Pourri II (arrêt n° 148/2017).
La Cour constitutionnelle inflige un véritable camouflet au gouvernement en censurant, notamment, trois de ses dossiers emblématiques :
Si la LDH et l’ASM se félicitent de cette décision qui fera date dans l’histoire pénale, elles déplorent l’attitude du gouvernement qui a fait fi des critiques unanimes ayant émané des mondes associatif, judiciaire et académique. Cette situation, couteuse et chronophage, est source d’insécurité juridique pour l’ensemble des justiciables.
La LDH et l’ASM ont, à plusieurs reprises, attiré l’attention du gouvernement sur l’incohérence à modifier une partie conséquente du Code pénal et du Code d’instruction criminelle par des mesures ponctuelles, sans penser une réforme globale du droit pénal et de la procédure pénale.
Lien :
Communiqué de presse relatif à l’arrêt 148/2017e
Contacts presse
Pour la LDH
Christine GUILLAIN : 0486 47 35 11
David RIBANT : 0476 99 24 58
Pour l’ASM
Manuela CADELLI :